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Rendez tous les enfants ukrainiens déportés !

Pierre Raiman

2 avr. 2023

"..Devenus des parias dans le monde, le butin que sont les enfants et les gains démographiques et politiques des déportations vont commencer à sembler bien minces aux dirigeants du Kremlin, alors que leur armée s’enlise et que les condamnations pleuvent...

Il y a un an lorsque les crimes russes commis à Bucha furent révélés, qu’apparurent les photos d’innombrables corps de civils fusillés dans les rues, certains avec leurs mains attachées dans le dos, que des femmes osèrent raconter les viols subis par elles-mêmes et par leurs enfants, le monde fut pris d’horreur. Lorsque le Président Zelensky caractérisa l’invasion russe pour ce qu’elle est, une guerre génocidaire, les dirigeants européens évitèrent soigneusement de reprendre cette qualification. Emmanuel Macron, tout à son souhait de pouvoir renouer le dialogue avec Poutine, eût cette déclaration : « C’est une folie ce qui est en train de se passer, c’est d’une brutalité inouïe (…) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l’escalade des mots serve la cause »


Un an plus tard, les crimes de guerre se comptent par dizaines de milliers et la plupart du temps, il ne s’agit pas d’actes isolés d’une soldatesque livrée à elle-même. Ainsi à Bucha l’enquête menée par le New-York Times a prouvé qu’un officier supérieur russe avec le grade de colonel, se trouvait à quelques dizaines de mètres des tueurs et des violeurs. Les déportations en masse des enfants ukrainiens, sur ordre direct de Vladimir Poutine sont au centre d’une guerre de négation de l’Ukraine. Les bombardements de civils, les actes de torture, les viols et massacres de prisonniers comme à Olenivka, les pillages et les destructions d’infrastructures essentielles ainsi que les villes rasées comme à Marioupol, après qu’ait été détruit le théâtre où était réfugié les enfants révèlent que toute la guerre prise dans son ensemble est génocidaire.


Notre Assemblée nationale vient de reconnaitre le Holodomor de 1932 et 1933 comme un génocide commis sur ordre de Staline contre l’Ukraine. C’est Raphaël Lemkin, le juriste Juif Polonais qui a défini le crime de génocide dans une convention ratifiée par l’O.N.U en 1948. Un crime qui suppose la volonté de détruire, en tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Mais en 1953, lorsque Lemkin parle du Holodomor comme de l’exemple classique du génocide soviétique, il ne dispose pas des preuves matérielles qui prouvent l’intention de Staline de détruire la population de l’Ukraine au moins en partie. Celles-ci ne seront établies, sans appel que par l’ouverture, un temps, des archives soviétiques en 1991. C’est pourquoi Lemkin s’appuie sur un autre type de preuve, la dimension holistique, globale, des crimes qui dévoile aussi une intention venue d’en haut. En 1932, 1933 et après, au génocide par la faim, s’ajoutaient les pillages, la destruction des églises et de la culture de l’Ukraine, l’exécution des élites sociales, politiques et intellectuelles; Et alors aussi, les viols et les déportations, dont celles des enfants.


Le Holodomor, impuni depuis 90 ans et nié par la Fédération de Russie, résonne dans la guerre de Poutine. La déportation des enfants est le pivot de cette guerre négationniste, terroriste et génocidaire et la décision de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêts contre les plus haut responsables, Poutine et Lova Belova, reconnaît de fait ce caractère génocidaire.

C’est un tournant qui stigmatise les criminels et leur État et qui embarrasse aussi tous ceux qui voudraient au plus vite reprendre des négociations et aboutir à un cessez-le-feu qui amputerait l’Ukraine de ses territoires et de fait de ses enfants.


En ce mois d’avril 2023, un acte d’une obscénité inouï se produit, la Russie va prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’O.N.U. Les assassins vont, dans une légalité en trompe l’œil, « présider » à la sécurité du monde. Une légalité apparente car, à la dislocation de l’Union soviétique en 1991, les quinze républiques qui la composaient ont fait sécession de l’U.R.S.S. L’attribution du siège au Conseil de sécurité à la Fédération de Russie, tient plus d’un passe-droit et d’un fait accompli impérialiste que de la légalité internationale, car chacune des républiques sécessionnistes auraient pu y prétendre ou aucune. La Russie qui viole jour après jour la Charte des Nations-Unies n’a pas sa place au Conseil de sécurité et devrait en être expulsée, ce qui est possible, mais improbable actuellement, par un vote de l’Assemblée générale de l’O.N.U.


C’est pourquoi, nous allons devoir subir la présence à l’O.N.U du représentant de Poutine, Lavrov, menteur pathologique et pathétique. Celui-ci a prévenu, il interviendra cette semaine pour expliquer que les enfants ukrainiens "évacués" en Ukraine ne sont là que pour leur bien. Venant de celui qui a déjà osé déclarer que Zelensky, juif, pouvait très bien être nazi, puisque Hitler était juif lui-même, en reprenant une répugnante calomnie négationniste, ce ne sera qu’un mensonge propagandiste de plus, mais du même acabit.  Ce sera surtout la preuve que les mandats d’arrêts de la CPI font peur aux poutinistes, et ces mandats devraient d’ailleurs être suivis de plusieurs dizaines d’autres contre la chaîne des coupables, dans les prochains jours. 


Les déportations des enfants ukrainiens ont au moins deux causes. L’une est démographique pour pallier à la chute de la natalité en Russie et l’autre est politique et veut détruire l’Ukraine en lui prenant ses enfants. Les dirigeants du Kremlin  se gaussent de la décision de la CPI, mais elle les inquiète et leur réaction en est la preuve. Devenus des parias dans le monde, le butin que sont les enfants et les gains démographiques et politiques des déportations vont commencer à leur sembler bien minces, alors que leur armée s’enlise et que les condamnations pleuvent.


Les chefs d'État et de gouvernement européens doivent y contribuer et se montrer intraitables. Les enfants ne sont pas un butin de guerre et ne peuvent faire l’objet d’aucune négociation, si ce n’est sur les conditions et les garanties de leur retour à tous et pas seulement les 19 528 actuellement identifiés. Ils ont l’occasion de le faire par une déclaration solennelle les 16 et 17 mai prochains lors du Conseil de l’Europe à Reykjavik  en Islande. C’est le moins qu’ils puissent faire pour démanteler la guerre génocidaire de Poutine. C’est à cette condition que le retour de tous les enfants peut devenir une réalité.

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